Page:Aristote Metaphysique 1840 2.djvu/68

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se produit dans les nuages. Dans cet exemple, ce qu’on cherche, c’est l’existence d’une chose dans autre chose, de même que quand on se demande : Pourquoi ceci, ces briques et ces pierres, est-il une maison ?

Il est donc évident que ce qu’on cherche, c’est la cause. Or, la cause, au point de vue de la définition, c’est l’essence. Dans certains cas, l’essence est la raison d’être : ainsi, pour la maison, pour le lit probablement ; elle est le premier moteur dans d’autres, car lui aussi il est une cause. Mais cette dernière cause ne se rencontre que dans les faits de production et destruction, tandis que la cause formelle agit, même dans le fait de l’existence.

La cause échappe, surtout quand on ne rapporte pas les êtres à d’autres êtres ; si l’on ne voit pas pourquoi l’homme est homme, c’est parce que l’être n’est rapporté à rien, parce qu’on ne détermine pas qu’il est telles choses, ou telle chose. Mais c’est-là ce qu’il faut dire, et dire clairement, avant de chercher la cause ; sinon, ce serait à la fois chercher quelque chose et ne rien chercher. Puisqu’il faut que l’être dont on se demande la cause ait une existence certaine, et qu’il soit rapporté à un autre être, il est évident que ce qu’on cherche, c’est le pourquoi des états de la matière. Ceci est une maison : pourquoi ? parce que tel caractère s’y trouve, qui est l’essence de la maison. C’est pour la même cause que tel homme, tel corps, est telle ou telle chose. Ce qu’on cherche, c’est donc la cause de la matière. Et cette cause, c’est la forme qui détermine l’être, c’est l’essence. On voit donc que pour les êtres