Page:Arlincourt - Charlemagne ou La Caroléide, tome 1.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
x
PRÉFACE

Ah ! lorsque j’ose tracer ces lignes, quoiqu’adorateur enthousiaste de la patrie, loin de moi cependant toute idée présomptueuse !

Une épopée[1], disoient les anciens, est le chef-d’œuvre de l’esprit humain.

Si, après douze ans de travaux et de méditations, je n’offre point ce chef-d’œuvre à mon pays,

« J’aurai du moins l’honneur de l’avoir entrepris. »

Les Journaux ont bien voulu, d’après quelques bruits publics, annoncer mon Charlemagne avec éloge. On a beaucoup parlé des allusions que l’ouvrage pourroit renfermer. On a dit que j’y célébrois la gloire de nos armées, et que mon poëme paroissoit devoir être national. Ce dernier mot est l’éloge que j’ambitionne. Oui, j’ai voulu chanter ma patrie et ses héros. Aucun esprit de parti ne m’empêchera jamais d’admirer et les hommes de lettres qui ont, sous tous les règnes, honoré mon pays, et les guerriers qui l’ont de tout temps glorieusement servi. Depuis Pharamond jusqu’à nos jours,

  1. Heroic poem have a just pretence
    To be the utmost stretch of human sense.

    Buckingham, Essay on Poetry.