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PRÉFACE

ces héros de la Terre-Sainte, ne se couvrant de lauriers que pour en faire hommage à leur Dieu, leur prince et leur dame ! ces paladins hardis, descendants des Gaulois ! ces troubadours joyeux, nouveaux fils d’Apollon ! offrent-ils donc à la poésie moins de peintures brillantes que toute cette race éternelle de Priam et d’Agamemnon  ?

Mithridate montroit à ses soldats, comme garants de la victoire, quelques Gaulois qu’ils avoient dans leurs rangs : Salluste les déclara supérieurs aux Romains : le grand Frédéric s’écrioit que, s’il étoit né roi de France, il ne seroit tiré en Europe aucun coup de canon sans sa permission. Et nous ! nous qui devrions être si fiers, tant de l’héritage de gloire que nous ont légué nos ancêtres, que des hauts faits merveilleux de nos contemporains ; nous, qu’ont admirés, jusque dans nos revers, les peuples les plus jaloux de notre suprématie, nous seuls nous dédaignons de chanter nos grands hommes !

Ah! que désormais les étrangers portent seuls leurs guerriers à la postérité ! mais pour nous,