Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/181

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sans retard. Et quand on sait qu’à Versailles les ordres étaient donnés pour le départ des troupes d’investissement dans le cas où l’armée de la Loire accentuerait son mouvement en avant, on ne peut que regretter l’inaction dans laquelle cette armée se renferma après son succès de Coulmiers.

Le moment était décisif. Faire lever le siège de Paris, c’était tout remettre en question. Les Prussiens le sentaient bien et le prince Frédéric-Charles arrivait à marche forcée. Le 24 novembre, il battait le général Crouzat à Ladon.

Le 28, le général Crouzat, prenant l’offensive, attaqua vigoureusement le 10e corps prussien retranché à Beaune-la-Rolande. L’ennemi ayant reçu des renforts, les nôtres durent reculer après un combat des plus honorables.

Pithiviers fut occupé par les Prussiens, qui assuraient ainsi la communication du prince Frédéric-Charles avec les troupes placées précédemment sous les ordres de Von der Tann et dont le grand-duc de Mecklembourg avait pris le commandement. Pour reprendre cette importante position, l’armée de la Loire fit un mouvement en avant, mais son front était beaucoup trop étendu. La difficulté de transmettre les ordres, des tiraillements dans le commandement, amenèrent des contremarches, des attaques isolées, et, grâce à ce défaut d’entente, les Prussiens restèrent dans leurs positions, malgré une série de combats livrés dans les premiers jours de décembre à Villeprévost, Château-Goury, Artenay, Chevilly, Loigny, Patay, Bricy, Boulay.

Passant de la défensive à l’offensive, les Allemands marchèrent en avant, rentrèrent à Orléans et coupèrent en deux l’armée française. Une partie alla se