Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/170

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çonnement, on le traitait en esclave, et cela dura longtemps. Mais une fille s’éprit de lui, qui, une nuit vint le trouver en la case où on l’enfermait, et lui offrir ce que fille possède. Nigav commence la besogne et feint de n’y pouvoir faire ; puis, reculant de trois pas, il se jette sur l’obstacle ; c’est vain. Nigav recommence, une fois, deux fois, trois fois, augmentant à chaque coup la reculée… Si bien qu’il touche à la porte, que la fille, dans sa hâte amoureuse, n’a point refermée. Alors, la poussant, il dit : « Ne bouge pas. Je vais prendre un grand élan, et cette fois, nous réussirons ! »

Et il part à l’écrevisse. Tandis que la fille attend, pensant qu’il prend sa distance, il a tourné les talons, atteint le port, bondit dans une felouque, tra- versé la mer Noire, et gagné Sinope !

A la pensée de revoir sa chère femme, après une année d’absence, son cœur lui bat comme mitaine. Il presse le pas, arrive devant son logis,