Page:Arnaud - De la frequente communion, 1643.djvu/414

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avarice, c’est à dire qu’il aura oublié Dieu toute la semaine ; Dieu s’oblige à luy donner chaque dimanche les graces necessaires pour n’approcher pas indignement de son autel ? Les saints veulent, que pour juger s’il est plus utile de communier souvent, que rarement, l’on regarde aux merites, aux affections, aux reglemens des mœurs, à la pureté de la vie, aux operations du Saint Esprit : et vous, (pour user des termes de Saint Chrysostome) vous croyez que c’est assez pour se preparer à une action si grande, et pour s’approcher d’une hostie, que les anges ne regardent qu’avec tremblement, de s’y regler par l’intervalle des festes et des dimanches, et par le loisir que nos autres affaires nous laissent. Si un roy avoit resolu de faire manger à sa table ses plus fidelles serviteurs pour recompense de leurs services, et pour gage de la grandeur de son affection ; pourroit-on, sans se rendre ridicule ; persuader à un homme, qu’il a droict de se presenter à cette table royalle par cette seule raison, qu’il ne manque pas de loisir pour aller au palais du prince, et pour se preparer à ce festin ? Vous faites icy la mesme chose. Le roy des roys par une bonté sans exemple, pour tesmoigner la grandeur de son amour à ceux qui le servent fidellement, ne les reçoit pas seulement à sa table ; mais les nourrit de son propre corps, estant tout ensemble, comme