Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/267

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Ayant résolu d’ajouter en 1609 son Cabinet d’histoire naturelle à son Jardin, il eut l’habileté de dissimuler, autant que possible, le Cabinet au milieu du Jardin, qui remplit le commencement et la fin de l’ouvrage : heureuse composition qui nous donne, si je puis dire, une couche de fleurs pour commencer, puis une couche d’animaux empaillés, enfin une couche de fleurs pour finir et… pour cacher.

L’auteur débute par une invocation dans le genre épique :

Je chante les beautés de la terre nouvelle,
les esmaux printaniers de sa robe plus belle,
je chante les vertus des plus mignardes fleurs
que l’Aube au teint vermeil enfante de ses pleurs ;
je chante un beau jardin qui ne craint la froidure
des gelez Aquilons, le temps ni son injure,
mais qui tout vert, tout guay, tout riant et tout beau,
s’éternise en mes vers en dépit du tombeau.

Il célèbre alors la soixantaine d’arbres et de plantes différentes qui composent son cher jardin. Successivement défilent, dans le mode de l’apostrophe fort aimé du poète, le laurier, le pistachier le platane.

Toi qui te plais le long d’un doux coulant ruisseau,

l’acacia, l’olivier, le laurier-rose,

l’honneur des monts, des prés, des vallons et des bois,