Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/268

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les primevères, messagères du printemps, qu’il salue avec assez de mouvement, les oreilles-d’ours, la violette qui lui inspire une effusion un peu précieuse, à la Ronsard :

 
Et toi céleste fleur, toute mignardelette,
toy printanière fleur, flairante Viollette,
symbole des amours, ah ! je voy que tu veux
de l’esmaillé jardin anneler les cheveux,
de ta céleste fleur, dont la beauté j’admire,
je baise autant de fois que Flore son Zéphire…

le narcisse, la jacinthe dont il mentionne la fable, comme il lui arrive plus d’une fois, d’après Ovide, les tulipes, dont on lui a envoyé quelques échantillons de Hollande.

Ici se dresse, comme centre de la gerbe, la Couronne impériale, où l’auteur veut voir un glorieux symbole de la prospérité d’Henry le Grand. Puis viennent les renoncules, dont le pharmacien possède 36 pieds, les pavots,

 tout pleins de dormirs éternels,

l’aloès, l’iris, la fritillaire.

C’est ici qu’il interrompt son catalogue de botanique pour passer à son Cabinet d’Histoire naturelle par une invocation pindarique qui nous reporte aux plus beaux jours des enivrements antiques de la jeune Pléiade :

 
Muses, tost qu’on m’apreste
d’un doucereux nectar un hanap Pithyen
pour grimper plus dispos au mont Permessien :
où glouton je boiray à longs traits et sans peine