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LA MÉTHODE DE CRITIQUE LITTÉRAIRE

tions les peuvent louer ». 1re  partie, les qualités du cœur chez le prince. — La bataille de Rocroi : la clémence. — Le retour à la cour : la modestie. — Bataille de Fribourg : le courage. — Échec devant Lérida : la possession de soi. — Défection du temps de la Fronde : la sincérité dans le repentir. — Négociations en Espagne et en France : la grandeur d’âme. — Bataille de Senef : la tendresse paternelle. — La retraite à Chantilly : la bonté… Les qualités de l’esprit, dans la 2e  partie, ne sont point illustrées d’une autre façon.

Il en ressort cette conclusion étrange, mais point paradoxale, que les brèves oraisons funèbres de Sainte-Beuve sont exactement conçues comme les grandes de Bossuet ; nous ne voyons qu’une différence : l’orateur ancien, quand son plan comprend deux parties, comme pour Condé, parcourt par deux fois, mais toujours chronologiquement dans chaque partie, la vie de son héros ; le critique moderne suit une à une les années de son auteur, cheminant sans cesse à côté de lui, du même pas que lui, et recueillant à mesure, sans les ordonner par avance, les traits intellectuels qui se révèlent à sa pénétration.

Du fond même de cette méthode biographique, — à l’heure où l’on cherche de toutes parts à donner une base scientifique à la critique littéraire[1], — il sera bien permis de s’entretenir, à

  1. Émile Hennequin : La Critique scientifique. Paris, Perrin, 3e  éd., 1894. — La Méthode scientifique de l’histoire littéraire, Paris, Alcan, 1900, par Georges Renard, qui donne à la biographie une