Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/271

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 n’ayant pas comme nous
le froment au gros grain, blanc dedans, dessus roux.

Une dernière fois il dédie à Sully son jardin, si petit, mais si curieux et digne vraiment du grand ministre, car

 ce large Tout
N’a rien de plus exquis de l’un à l’autre bout.
… Le présent est petit,
mais pourtant, tel qu’il est, toujours verd il florist,
toujours un gay printemps luit sur sa verte tresse,
et de l’Hyble toujours la liqueur plus espaisse
tombe sur l’infini de ses variétés,
et le bel œil du jour chemine à ses côtés.

En dépit de ses apostrophes incessantes, de son mouvement un peu agité. Contant eût fait un poème aride et froid, parce que la sécheresse était au fond du sujet même, s’il n’avait pas su, tout comme dans les Commentaires sur Dioscoride, intéresser par des moyens accessoires et comme par des hors-d’œuvre, qui se trouvent être un peu plus attirants pour nous que le principal : nous voulons parler de ses souvenirs de Poitiers et d’Italie, des histoires qu’il raconte et des tableaux qu’il peint, de ses idées générales, de la chaude mention qu’il fait de ses amis et de ses ennemis.

Nul Poitevin n’aima Poitiers d’une amour plus forte et ne goûta mieux ses environs. En bon « escholier », digne successeur de Rabelais et de ses joyeux compagnons, il chante la fontaine de Passelourdin, où souvent il a dansé. Ailleurs, il fait, à propos des fritillaires une agréable évoca-