Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/280

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 qui semble de l’Aurore
les matineux rayons,

et est ensuite pris par eux, quand il devient plus fort, pour

 quelque animal farouche
qui nourrit cette flamme en sa flambante bouche ;

l’annonce prophétique, faite par Adam, de tous ceux qui écriront un jour sur les plantes, la « vision » d’une mère guérissant un fils atteint de la rage en lui envoyant du jus de racine d’églantier ; à propos du laurier, un éloge dithyrambique de Louis XIII, de gracieux passages sur les jolis sites des environs de Poitiers, etc. De ces 3.400 vers nous nous contenterons de détacher une seule page caractéristique sur le blé, qui a remplacé dans la nourriture des humains l’ancien gland :

 … Le laboureur alors n’avait soir ni matin
travaillé pour cueillir un si riche butin,
du gras fumier fertil la main toujours ouvrière
n’avait point engraissé une plaine blavière…[1]
Le métivier hâlé de la jaune moisson
par faucilles n’avait entamé la saison.
Les gerbes dans les champs, richement animées,
pour le lévite encor n’avaient esté dixmées…
et les bœufs attelés à la charrue plaine
dans la grange n’avaient onc porté cette graine.
Les glaneurs en ce temps n’avaient l’épi laissé
des métiviers, ehcor en javelle amassé.
Le tic, tac, tique, toc, d’un de deux, trois ou quatre
dans le bail aplani, l’on n’avait ouï battre
la gerbe aux épies d’or ; l’aire n’avait encor

  1. Faite pour le blé.