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biller, son pot lui fournissait des vêtements ; en un mot, pas un vœu que le pot n’accomplît.

Craignant la jalousie de ses sœurs, elle faisait semblant de vivre de ce que ses aînées lui donnaient : de leurs restes, et de s’habiller de leurs vieilles nippes ; mais quand elle était seule, elle se dédommageait, en ayant recours au précieux talisman qu’elle possédait.

Un jour qu’il y avait une grande réjouissance à la Cour, on invita les trois sœurs, car elles étaient des demoiselles de condition et fort présentables, quoique pauvres.

Les deux sœurs aînées se parent de ce qu’elles ont de mieux et vont au palais, en laissant leur cadette à la maison pour la garder.

Dès qu’elles sont parties, la troisième sœur demande à son pot en albâtre un costume vert, rouge et blanc, des bijoux étincelants et tout ce qu’il faut pour faire bonne figure à la fête.

Ainsi attifée, elle va au Palais ; personne ne la reconnaît, pas même ses sœurs, telle-