Page:Arvers - Poésies, 1900.djvu/257

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L’ANNIVERSAIRE

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Le soleil une fols a parcouru l’année
Et ramené pour nous la fatale journée
Où sans pouvoir la plaindre, où sans la secourir,
Sur un lit étranger nons la vîmes mourir.
Des jours qui ne sont plus franchissant la barrière,
Rejetons un instant nos regards en arrière,
Interrogeons les cœurs, cherchons dans le passé
Quel pieux souvenir son trépas a laissé :
D’abord d’un monde vain la foule inattentive
A paru se prêter à notre voix plaintive.
Quelques uns, arrêtés près du tombeau récent,
Donnèrent à sa mort une larme en passant ;
Mais bientôt dans leurs cœurs l’égoïsme de glace