Page:Arvers - Poésies, 1900.djvu/267

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À MON AMI ***


Tu sais l’amour et son ivresse,
Tu sais l’amour et ses combats ;
Tu sais une voix qui t’adresse
Ces mots d’ineffable tendresse
Qui ne se disent que tout bas.

Sur un beau sein, ta bouche errante
Enfin a pu se reposer,
Et sur une lèvre mourante
Sentir la douceur enivrante
Que recèle un premier baiser :

Dans une alcôve solitaire,
Au fond d’un amoureux séjour,
Un ange t’enlève à la terre
Dans ces doux transports de mystère
Que la nuit doit cahier au jour.