Page:Arvers - Poésies, 1900.djvu/269

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Et m’interroge d’un air tendre
Pourquoi je me suis fait attendre
Un jour tout entier sans venir.

Personne qui me recommande
De ne rester que peu d’instans
Hors du logis ; qui me gourmande
Lorsque je rentre et me demande
Où je suis allé si long-temps.

Jamais d’haleine caressante
Qui, la nuit, vienne m’embaumer ;
Personne dont la main pressante
Cherche la mienne, et dont je sente
Sur mon cou les bras se fermer !

Une fois, pourtant — Quatre années
Auraient-elles donc effacé
Ce que ces heures fortunées
D’illusions environnées
Au fond de mon âme ont laissé ?

Oh ! c’est qu’elle était si jolie !
Soit qu’elle ouvrît ses yeux si grands,
Soit que sa paupière affaiblie