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petits enfants. Si vous demandez que je fasse bien mon devoir, je crois que vous serez exaucés. Le bon Dieu vous accordera peut-être aussi que je revienne vivant, car je lui ai promis de ne vivre désormais que pour vous, de faire de vous mes amis, et associés. Je te raconterai la guerre et nous laisserons écouter maman, Paul et Jean. J’ai de la crotte jusque dans les cheveux, et j’ai beaucoup de poux. La nuit, je vais avec mes hommes poser du fil de fer barbelé entre nos tranchées et celles des Allemands. Ensuite, quand les boches veulent avancer, ils se prennent les pieds dans le fil, et ça leur joue un bon tour. Nous autres, nous savons où est notre fil, et quand nous voulons avancer nous allons, la nuit, faire des brèches xxxxxxx dans le fil. Mais ça c’est xxxxxxx un métier dangereux, car les Allemands lancent toute la nuit des fusées pour éclairer le terrain. Ordinairement, ce n’est pas la besogne des majors, mais, étant xxxxxxx ici pour apprendre, il faut bien que j’apprenne xxxxxxx tout.

C’est tout. Je t’embrasse.

Papa


Olivar


[ce qui suit inséré en marge gauche de la première des deux pages manuscrites de la lettre, sur l'original mieux lisible en tournant le document vers la gauche]

P. S.— Dis par téléphone à M. Biron que je lui ai ecrit deux longues lettres depuis deux mois, et que je viens de recevoir la sienne du 10 avril , qu’il m’avait adresse a Shoreham.