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politique. Je dirai les choses un peu crûment quand la circonstance me paraîtra l’exiger. Mais j’ose vous assurer que j’apporterai dans l’accomplissement de ma tâche un constant souci de justice et de vérité.

M. l’abbé Lionel Groulx, né à Saint-Michel-de-Vaudreuil il y a quarante-quatre ans, professeur de rhétorique au Collège de Valleyfield avant d’être nommé en 1915 professeur d’histoire à la future Université de Montréal, a déjà à son crédit une œuvre littéraire considérable. Il a publié six volumes d’histoire, une demi-douzaine de tracts sur les questions sociales et nationales, sur la formation et le devoir social de la jeunesse. Il a écrit des contes régionalistes. Il a fait des vers (qui, soit dit entre nous, valent bien les miens). Enfin, il s’est tacitement reconnu la paternité de l’Appel de la race, roman paru il y a quelques mois sous le pseudonyme d’Alonié de Lestres. Comme je soupçonne bon nombre d’entre vous d’avoir été attirés ici par le goût du scandale, nous parlerons d’abord de l’Appel de la race.

L’affabulation de ce roman vous est connue. Aux environs de 1890, un jeune avocat canadien-français, Jules de Lantagnac, né en terre québecquoise d’une ancienne famille noble tombée en roture, se fixe à Ottawa où il épouse, après l’avoir convertie au catholicisme, Maud, fille d’un haut fonctionnaire fédéral, Davis Fletcher. À partir de ce moment sa vie professionnelle et