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M. Lanctot n’est pas plus probant quand il veut convaincre M. Groulx d’avoir voulu, par une abréviation de texte, noircir la conduite des soldats anglais à l’égard des familles qui les hébergeaient. Accusation d’autant plus futile ou plus malicieuse que, par un souci de probité qui ne le quitte jamais et qui est bien, pour le lecteur instruit, un des plus grands charmes de cet historien, l’abbé Groulx nous a, cette fois encore, indiqué sa source dans une note infrapaginale. M. Groulx calomnie le régime militaire anglais ? En réalité, sur ce chapitre il atténue le jugement à son sens trop sévère de Garneau. « L’historien doit l’admettre, dit-il, ce sont de francs éloges, des témoignages d’affection et de gratitude, que nos ancêtres ont adressés aux gouverneurs anglais. »

« Citations faussées, » « délits flagrants » d’inexactitude, « documents altérés dans leur nature, » « partialité, » « position plus que compromettante, » « jugement préconçu, » prononce sévèrement M. Lanctot. À la lecture d’un réquisitoire étayé aussi faiblement, c’est peut-être lui beaucoup plus que l’auteur qui sera soupçonné de mauvaise foi.

Au fond, le crime de l’abbé Groulx, pour le consciencieux archiviste qu’est M. Lanctot, c’est peut-être d’avoir résumé en quelques mots, dans ses références infrapaginales, de beaux titres qui dans les catalogues d’archives prennent une demi-page. Mais outre que les indications sont en