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LETTRE OUVERTE À M. LE PROCUREUR GÉNÉRAL



NE croyez-vous pas qu’il serait temps de mettre un terme aux scandales accessoires qui accompagnent les trop nombreux crimes commis dans notre malheureuse province ?

Vous me demanderez sans doute quels sont ces scandales — car vous les ignorez certainement, puisque vous les laissez impunément s’étaler au grand jour — ; et vous me demanderez ensuite quels sont les moyens à employer pour les faire cesser ?

C’est précisément ce que je veux vous indiquer ici.

Le premier scandale, qui est en même temps un danger social, c’est la publicité désordonnée et immonde faite autour des crimes par les journaux dits « sensationnels », au mépris de toute pudeur, de toute sensibilité, de toute justice et de toute probité.

L’intervention des reporters de ces journaux dans des affaires aussi graves est absolument odieuse. On leur impose le rôle de rabatteurs de gibier, de chiens de chasse, de mouchards.