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PENSÉE FRANÇAISE

24 juin ? N’est-ce pas la preuve que pour l’heure il importe moins d’entretenir parmi le peuple la passion des cirques, que d’y cultiver, par la parole et par l’exemple, la réserve nécessaire aux races vaincues, la dignité, et surtout ces qualités éminemment françaises : la mesure, le bon sens et le goût.

L’idée de remplacer les mascarades et les pétarades par des manifestations plus sobres, et, en tout cas, plus pratiques, n’en a pas moins provoqué des résistances dans certains milieux.


L’abstention de Québec


Indifférence ou haine à l’égard de la pensée française ; attachement irraisonné aux cirques ; tels étaient donc les deux principaux sentiments que nous avions à combattre.

Ces sentiments auraient vite disparu chez les gens de bonne foi, sans deux incidents qui se produisirent durant la lutte.

Le premier de ces incidents fut le refus de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec de se joindre à nous.

Québec aime à s’intituler l’Athènes de l’Amérique, et toute désopilante que cette manie paraisse, quand, après avoir mis Québec en regard de New-York, de Boston, de Philadelphie, de Buenos-Ayres ou même de Chicago, on met ce que fut Athènes à côté de ce qu’est Québec, il faut savoir reconnaître le lustre que des noms comme Garneau, Crémazie, Casgrain, Gosselin, Rivard, Chapais, Gagnon, Lemay, Myrand, jettent sur une ville provinciale de 75,000 âmes. Mais il serait difficile de trouver, dans toute l’histoire du Canada français, rien de plus mesquin, de plus sot, ni, disons le mot, de plus vil, que les termes dans lesquels la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec condamna le Sou