Page:Assollant - Aventures merveilleuses mais authentiques du capitaine Corcoran, I.djvu/168

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nière affectueuse dont elle remuait la queue et entr’ouvrait ses lèvres, Corcoran se retourna vers Sita pour l’encourager.

« Oh ! ne prenez pas la peine de me rassurer, capitaine, dit-elle en lui tendant la main. Ce n’est pas pour ma vie que je crains…, c’est pour vous, qui allez donner la vôtre avec tant de générosité, et pour mon père qui ne survivrait pas, je le sais, au désespoir de me voir entre les mains des Anglais. Mais, ajouta-t-elle, les yeux brillants de fierté, soyez sûr que la fille d’Holkar ne sera pas reprise vivante par ces barbares aux cheveux roux. Ou je serai libre avec vous, ou je mourrai. »

Et elle tira de sa ceinture un petit flacon qui contenait un de ces poisons subtils dont l’Inde est remplie.

« Voilà, dit-elle, ce qui me sauvera de la servitude et du déshonneur d’épouser ce traître Rao. »

Comme elle finissait de parler, Corcoran entendit un bruit léger comme le sifflement du cobra capello, ce terrible serpent de l’Inde. Il se leva brusquement, mais Sita lui fit signe de se rasseoir.

À ce sifflement succéda le cri du colibri, puis un bruit de feuilles froissées.

« Qu’est cela ! dit Corcoran.

— Ne craignez rien. C’est un ami, répliqua Sita, je reconnais ce signal. »

En effet, après un court instant, une voix