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Le Canada est trente fois plus vaste que la Grande-Bretagne, dix-huit fois plus que l’Allemagne et vingt-cinq fois plus que le Japon… Les terres cultivées ne représentent que le centième de sa superficie… Il a des plaines de 1 million de milles carrés encore en herbe. La population est de 6 millions, — soit un habitant et demi par mille carré : au Japon, 325 habitants par mille carré. Chaque année, d’Europe ou des États-Unis, viennent s’établir au Canada 170 ou 180 000 émigrants. Le gouvernement ne s’effraie pas de ce nombre, car le pays est vaste. Les émigrants japonais sont peu nombreux ; il y en a 4 ou 5000 en Colombie[1]… Le gouvernement canadien encourage la colonisation dans les États occidentaux, Manitoba, Saskatchewan et Alberta. Aux hommes âgés de plus de dix-huit ans et par chaque maîtresse de maison il accorde gratuitement un lot de terre d’environ 60 chobus[2], à condition que les colons y résident pendant trois ans, avec séjour effectif de 6 mois par an, et qu’ils cultivent 15 acres. Aussi les colons sont-ils très heureux. La terre est très fertile ; point n’y est besoin d’engrais. On récolte le blé, l’orge, le chanvre, la pomme de terre, etc. Le climat est excellent ; il ressemble à celui de l’Hokkaïdo ; il est sec et très supportable.

Les mesures prises par le Canada contre les Chinois garantissent les Japonais de la seule concurrence dont ils ne puissent triompher : depuis le 1er janvier 1904, tout immigrant chinois doit payer 500 dollars[3]. Les Chinois qui ont acquis antérieurement des droits de résidence peuvent retourner en Chine pour moins d’un an, mais lorsqu’ils rentrent ils ont à payer 100 dollars. Et l’on multiplie les interdic

    (Nouveau Japon), le Canada est une terre d’espérance, par Mizutani Buyemon, licencié ès agriculture du Canada.

  1. Le chiffre s’en est beaucoup élevé en 1907.
  2. Un chobu vaut un peu moins d’un hectare.
  3. Sur tout ce qui suit, cf. Monthly consular and trade reports. Washington. N° 299. August 1905, pp. 174-175