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quadruplé depuis 1894, et les États-Unis ont largement profité de ce progrès : ils envoyaient au Japon, en 1894, 9,4 p. 100 de ses importations, en 1904, 15,7 p. 100 ; en 1905 leur part était de 21 p. 100. Réciproquement, les États Unis sont le plus gros client du Japon qui leur fournit ce qu’ils ne produisent pas : soie brute et manufacturée, thé, nattes, camphre, etc. Même dans la Chine du nord où le commerce américain et le commerce japonais sont rivaux, leurs intérêts ont été solidaires. La guerre que le Japon fit à la Russie pour maintenir la « porte ouverte », ne fut si populaire aux États-Unis que parce qu’elle favorisait leurs desseins d’expansion commerciale. Et, malgré leur retard à ouvrir cette porte, l’Amérique croit encore que les Japonais tiendront parole.

Le respect de l’amitié traditionnelle qui lie les États-Unis à la Chine et au Japon est un principe de la diplomatie américaine. Avant la guerre, par sa note sur la Chine « entité administrative », puis de nouveau en janvier 1905, le secrétaire d’État John Hay se posa en défenseur de l’intégrité chinoise.

Les États-Unis s’intéressent activement aux principales réformes que la Chine paraît disposée à introduire dans le système des châtiments, l’organisation du gouvernement, l’éducation et la monnaie[1]. Le professeur Jenks a entrepris une grande enquête officielle sur l’organisation monétaire de la Chine et conseillé des changements. M. Bailey Willis et un

  1. Pour le detail de ces réformes, cf. Foreign Relations of the United States, 1905, pp. 176-204, Washington, 1906.