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d’autant plus méritoire que les États-Unis, par le traité du 17 mai 1883, s’étaient engagés à protéger la Corée contre toute tentative « d’injustice ou d’oppression[1] », et que la colonie américaine en Corée, la plus nombreuse des colonies étrangères après la colonie japonaise, avait de gros intérêts industriels et, par ses missionnaires et ses fondations charitables, une réelle influence morale. Aussi, quand en juillet 1905, miss Roosevelt passa au Japon, le Mikado voulut lui offrir l’hospitalité ; les gens du peuple se pressaient aux gares, même de nuit, pour voir le train des Américains. On fêta ces amis, on déploya toutes les grâces du vieux Japon et les séductions des geishas. Cette amitié témoignée aux représentants officiels des États-Unis, au secrétaire Taft, aux sénateurs et représentants, s’étendit aux financiers américains, qui, durant la guerre et lors des négociations de paix, jouèrent un rôle si important. M. Harriman, le grand railroadman, l’ami du Standard Oil et de la New-York City Bank, fut reçu en magnat, et quand, du Japon, il poursuivit son voyage, le ministre japonais à Pékin reçut télégraphiquement l’ordre de lui faire les honneurs de la capitale chinoise.

    gramme de remerciement du 27 novembre 1905, dit que « le gouvernement impérial apprécie cordialement les dispositions amicales dont témoigne une fois de plus le gouvernement des États-Unis ». Foreign Relations, p. 614.

  1. Voici l’article I du traité : « If other powers deal unjustly or oppressively with either government, the other will exert their good offices, on being informed of the case, to bring about an amicable arrangement… »