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dimensions absolues, mais dans ses dimensions relatives qu’il faut chercher la valeur réelle du cerveau ; c’est-à-dire dans sa masse comparée à la masse totale du corps, et la qualité de la matière cérébrale. S’il n’en était ainsi, l’homme occuperait alors dans l’échelle des êtres un rang bien inférieur à celui de l’éléphant ou de la baleine, qui ont un cerveau bien plus volumineux que le sien.

« Si l’on observe que le développement matériel du corps de la femme, reste en général de beaucoup au-dessous de celui de l’homme, on trouvera (d’après plusieurs savants) que la grosseur relative du cerveau de la femme, loin d’être inférieure à celle qu’offre l’homme, lui serait plutôt sensiblement supérieure. »

Je n’ajouterai rien à la thèse de ce savant. Ceux qui nient l’égalité de l’homme et de la femme sont 99 fois sur 100 des esprits paresseux et superficiels qui aiment mieux prôner de fausses théories, empruntées à des écoles autoritaires, que de penser à se faire par eux-mêmes en la matière un jugement. Qu’ils réfléchissent, car les idées toutes faites qu’ils préconisent sont exactement pareilles à celles dont les dirigeants se servent pour les maintenir sous leur domination.

Ou les femmes sont les égales des ouvriers et des bourgeois, ou les bourgeois, comme ils l’affirment, sont les supérieurs des ouvriers et des femmes.

Sachez-le, citoyens, ce n’est que sur l’égalité de tous les êtres que vous pouvez vous appuyer pour être fondés à réclamer votre avènement à la liberté. Si vous n’asseyez pas vos revendications sur la justice et le droit naturel, si vous, prolétaires, vous voulez aussi conserver des privilèges,