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LE VOTE DES FEMMES

Les femmes n’échapperont à l’oppression du mari, à l’exploitation du patron, qu’en devenant, devant l’urne, leurs égales.

La carte électorale dont la Française est privée, est un certificat d’honorabilité qui assure la considération à quiconque peut le montrer.

En l’état actuel de la société, le suffrage est pour l’humain la plus sûre garantie de n’être lésé, ni diminué. C’est comme une assurance prise pour obtenir droit et justice. Pourquoi la femme ne jouirait-elle pas de cette assurance ?

En devenant citoyenne, la Française remplira encore mieux le devoir, puisque son rôle d’éducatrice s’étendra de l’unité à la collectivité humaine et que sa sollicitude maternelle embrassera la nation entière.

La personne et la condition de la femme dépendant de la politique qui de toute part l’enserre ; dans son propre intérêt comme dans l’intérêt général, la femme doit participer à la vie publique, coopérer à la transformation de la société afin de s’assurer de n’être point sacrifiée en l’organisation sociale future.

On cite cette jolie phrase de M. Thiers que ceux qui dédaignent le concours féminin feraient bien de méditer :

« Pour régler cette affaire, disait M. Thiers, il me faut mes femmes » (Mme Thiers et Mlle Dosne). Ces paroles