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LE VOTE DES FEMMES

Après s’être difficilement fait admettre à passer son baccalauréat, elle eut à soutenir une véritable lutte avec le ministre de l’instruction publique pour obtenir son diplôme qui ne lui fut délivré que grâce à l’intervention de M. Arlès Dufour.

Elle fut reçue licenciée-ès-lettres en 1871, elle se préparait à devenir docteur, quand en 1874 la mort la terrassa.

Au 1er Congrès international des Droits de la Femme qui fut organisé en 1878 par Léon Richer et Maria Deraismes, il était défendu de parler des droits politiques de la femme.

Voici un passage du discours jugé subversif que je fis paraître sous ce titre :

« Le Droit Politique des Femmes, question interdite au Congrès des Femmes de 1878. »

« La collectivité des hommes et des femmes a les mêmes intérêts sociaux et politiques. Pourquoi l’homme s’est-il arrogé à lui seul le privilège de faire les lois ? Se croit-il un roi infaillible ? Vous riez beaucoup, messieurs les libres-penseurs, vous riez beaucoup du pape infaillible ; mais dans la vie présente, vous tous, vous êtes des papes infaillibles. Vous nous obligez, nous, la moitié de l’humanité, et cela, sous peine de condamnation, à nous soumettre sans examen, sans discussion, aux lois que vous nous faites. »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Trouvez-vous juste, messieurs, que les femmes subissent les lois sans les faire ; quelles soient mineures devant les droits, majeures devant les lois répressives ; qu’elles n’aient