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LES FEMMES QUI AGISSENT ET QUI ÉCRIVENT

universel, également exercé par les hommes et par les femmes ». Beaucoup d’autres législateurs, affirmèrent dans des conversations particulières ce qu’ils n’osèrent dire publiquement.

Quand vinrent les élections de 1885, il fut décidé au cercle du suffrage des Femmes que la candidature unique de Maria Deraismes serait posée ; mais, celle-ci ne voulait ni dépenser ni payer de sa personne. Sur ces entrefaites, des dames membres du cercle du suffrage qui désiraient être candidates formèrent « La ligue de Protection des Femmes » qui fit inscrire sur la liste de la Fédération Républicaine socialiste une vingtaine de femmes candidates. Plusieurs de ces dames déclinèrent l’honneur qui leur était fait et les suffragistes les plus déterminées s’abstinrent de prendre part à cette manifestation.


En 1888 lors de mon départ pour l’Algérie, où mon mari Antonin Lévrier était juge de paix, j’avais confié à une de mes collaboratrices la direction de La Citoyenne dont la publication était assurée par une subvention de M. de Gasté ; et, à laquelle je continuais à collaborer. En décembre 1891, cette dame, en changeant le titre du journal, s’appropria La Citoyenne et sa clientèle.

Ce procédé indélicat, fit retirer par M. de Gasté sa subvention et lui fit rayer de son testament, la donation qu’il avait faite pour hâter la proclamation des droits de la femme.