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LE VOTE DES FEMMES

merce, dans l’agriculture en faisant prospérer la ferme quand ils ne sont pas là.

Les féministes ont depuis plus de 25 ans proposé d’utiliser les Françaises dans les services auxiliaires de l’armée : L’intendance, la manutention, l’équipement, l’infirmerie et tout ce qui a rapport aux vivres et aux munitions.

Lors de la campagne de Tunisie, tous les journaux publièrent une lettre adressée au général Farre, ministre de la guerre, dont voici un passage : « Nos soldats vaincraient vite l’ennemi et la maladie, si un personnel dévoué, veillait à leur bien-être matériel. Qu’on appelle les femmes à faire leur service humanitaire — pendant du service militaire des hommes — et l’on aura ce personnel[1]. »

Après ces offres de service, comment peut-on oser dire aux femmes qu’il faut qu’elles soient militaires pour avoir leur part de souveraineté ?

Les mères remplissent des charges aux moins équivalentes aux obligations des militaires et elles n’ont pas les avantages dont jouissent ceux-ci.

La femme chargée de perpétuer la nation, devrait être traitée de même que le soldat chargé de défendre le territoire ; comme le soldat, la mère devrait être logée, nourrie, vêtue par la société.


  1. La citoyenne, No 36 et 43.