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LE VOTE DES FEMMES
LES MARIAGES CIVILS
Paris, le 21 avril 1880.
Messieurs et chers collaborateurs,

Une de nos préoccupations communes les plus vives a été de maintenir et d’accroître la dignité de la cérémonie du mariage civil.

Mais il ne suffit pas, pour rendre à la loi le respect qu’elle mérite, que la cérémonie s’accomplisse régulièrement et que l’ordre matériel ne soit pas troublé il faut encore que les paroles contraires au respect de la loi ne puissent s’élever dans le lieu même où l’on vient rendre hommage à la loi.

Nous voulons augmenter le prestige du mariage civil, et nous laisserions critiquer publiquement la législation qui le consacre au moment même où l’acte vient de s’accomplir. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . .

Il y a quelques jours, à la mairie du dixième arrondissement, à la suite et à l’occasion d’un mariage civil, une personne dont on parle beaucoup en ce moment a prononcé un discours dont le texte même ne m’est pas connu, mais dont le fonds roulait sur les inégalités établies entre le mari et la femme par les articles du Code civil dont l’officier de l’état-civil venait de donner lecture quelques instants auparavant.

Vous sentez, messieurs et chers collaborateurs, sans que j’y insiste de nouveau, à quel point de tels faits sont intolérables.