Page:Audet - Jean-Daniel Dumas, le héros de la Monongahéla, 1920.djvu/130

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si les Anglais poussaient leurs établissemens sur le Lac Champlain, sur le Lac Ontario ou sur l’Ohio.

Je suis pleinement convaincu (et tout homme sensé qui connaît la manière dont on peut faire la guerre dans ce pays la sentira comme moi) que toutes les ressources de l’État ne réussiront jamais à conserver le Canada si les Anglais sont une fois établis à la source de nos rivières.

C’est encore une des conditions auxquelles il ne faut jamais consentir. Si la paix se concluait dans des circonstances fâcheuses pour la France, j’indique l’unique tempérament à prendre qui est la neutralité de certains cantons, ainsi pourrait être le Lac St-Sacrement sans grand préjudice pour nous, pourvu que les Anglais bornassent leurs établissemens à la source des eaux qui se déchargent dans la rivière d’orange.

Venons à mon quatrième principe.

Je ne connais rien de plus inutile dans ce pays là que des forts pour couvrir les frontières, ils sont également à charge aux deux nations, elles ont même intérest à les démolir ; c’est en temps de paix une source de dépenses inutiles et l’expérience a fait voir qu’en temps de guerre ils ne servaient à rien. Ces postes avancés ne sont propres qu’à faire naître des difficultés, qu’à donner des ombrages et fournir quelques fois des prétextes de rupture.