Page:Audet - Jean-Daniel Dumas, le héros de la Monongahéla, 1920.djvu/48

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Canadiens payaient leurs cousins de France en même monnaie. La même mentalité, du reste, existait dans les colonies anglaises où l’antagonisme était peut-être encore plus prononcé. Des faits nombreux et variés, qu’il serait superflu de rappeler ici, prouvent amplement cette disposition d’esprit des deux peuples, laquelle alla toujours croissant et atteignit son point culminant dans les dernières années du régime français. La conduite de M. Duquesne, du baron de Dieskau et de M. de Montcalm envers M. de Vaudreuil et les Canadiens en général, et que ceux-ci ressentaient vivement, est une preuve frappante de cet état, d’esprit regrettable dont nous parlons. Il est juste d’ajouter que le chevalier de Lévis fut une des rares exceptions à cette règle ; il fut toujours l’ami et le protecteur des Canadiens qui, en retour, l’aimaient et l’estimaient. Il en était de même pour M. Dumas.

Mais laissons cette digression. M. de Contrecœur avait été fait capitaine en 1748, après dix-neuf ans de service. Le sieur Dumas était plus ancien dans le grade, ayant « longtemps servi en France en qualité de capitaine d’infanterie », il avait suivi le régiment d’Agenais dans ses différentes campagnes, en Allemagne, en Corse, en Bavière et sur les Alpes, théâtres où il trouva main-