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à corne auxquelles les sauvages firent la guerre comme ils l’avaient faite aux Anglais… »

« Les pertes de l’ennemi furent énormes. Le carnage avait été presque sans exemple dans les annales de la guerre moderne, » dit M. Garneau.[1] Près de huit cents hommes avaient été tués ou blessés, sur les douze cents qui marchaient à la suite du général Braddock ; et de quatre-vingt-six officiers, vingt-six avaient été tués et trente-sept blessés… Les troupes en déroute rejoignirent le colonel Dunbar et communiquèrent leur panique à ses soldats. En un moment toute l’armée se débanda. L’artillerie fut détruite ; les munitions et les gros bagages furent brûlés, sans que personne sut par l’ordre de qui. La discipline et le calme ne se rétablirent que lorsque les fuyards, harassés, éperdus, arrivèrent au fort Cumberland dans les Appalaches. Le colonel Washington écrivit : « Nous avons été battus, honteusement battus par une poignée de Français qui ne songeaient qu’à inquiéter notre marche. Quelques instants avant l’action, nous croyions nos forces presqu’égales à toutes celles du Canada ; et cependant, contre toute probabilité, nous avons été complètement défaits, et nous avons tout perdu, »

  1. Histoire du Canada, vol. II, p. 233.