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M. Shea donne ensuite neuf extraits de sépultures faites au fort Duquesne. Parmi elles se trouve celle de M. de Beaujeu, capitaine d’infanterie, commandant du fort Duquesne et de l’armée. « On ne voit guère, dit M. Shea, la possibilité d’une erreur de la part de l’aumônier du fort quant à la personne du commandant. » Ceci paraît inattaquable. C’est le seul document sérieux qu’apporte M. Shea pour étayer son assertion. Disons tout de suite que M. de Beaujeu avait, en effet, été désigné au printemps de l’année 1755, par le gouverneur pour commander au fort Duquesne. Mais ajoutons que cet officier ne devait remplacer M. de Contrecœur qu’au départ de celui-ci. Or, comme en font foi la lettre de M. de Contrecœur à M. de Vaudreuil, en date du 14 juillet 1755, et celle du même officier au Ministre, du 20 du même mois, M. de Contrecœur n’était pas encore parti du fort à cette date. La lettre de M. Dumas, en date du 24 juillet 1756, confirme les deux lettres de son supérieur. Entre le certificat de l’aumônier et l’affirmation de M. de Contrecœur, il n’y a pas à hésiter. Les deux lettres officielles de ce dernier font foi. Du reste, l’erreur dans laquelle est tombé le Père Baron s’explique facilement par la commission de M. de Beaujeu.

M. Shea ignorait évidemment l’existence des lettres de MM. de Contrecœur et Dumas. Ses