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Le chevalier de Lévis cependant, ne semblait pas avoir perdu tout espoir. « Quoiqu’il paroisse que nous allons être vivement attaqués, » écrivait-il, « je ne crains pas que les ennemis puissent nous réduire dans une seule campagne. Nous devons tout attendre de la valeur des troupes, de la bonne volonté des Canadiens et de la bonne disposition où les sauvages sont à notre égard. »[1] Il était bon prophète. L’entreprise exigea deux campagnes.

Voulant concilier les esprits et rétablir la concorde dans la colonie, le roi avait distribué quelques croix de Saint-Louis et fait des promotions dans l’armée, ainsi que dans les troupes de la Marine. Parmi ces dernières, une des mieux méritées était certainement celle qui fut accordée à M. Dumas. Le 1er janvier le roi l’avait, en effet, nommé major général inspecteur des troupes de la Marine en Canada,[2] ce qui lui donnait le rang, sinon le titre, de colonel.[3]

  1. Le chevalier de Lévis au maréchal de Belle-Isle, 17 mai 1759.
  2. Brevet de major général inspecteur des troupes en Canada.

    Aujourd’hui premier janvier 1759, Le Roy étant à Versailles et voulant donner au Sieur Dumas, major de Québec en Canada, de nouvelles marques de sa satisfaction en le mettant à portée d’en donner lui-même, de son zèle, de sa capacité et de son expérience, Sa Majesté l’a retenu, ordonné et établi, retient, ordonne et établit major général inspecteur des troupes qu’Elle entretient en ladite colonie de Canada pour en ladite qualité faire l’inspection desdites troupes, les

  3. Si l’on en excepte les majors de places, officiers supérieurs chargés du détail et de la surveillance du service, il n’existait pas, avant la nomination de M. Dumas au poste de major général inspecteur des troupes de la Marine au Canada, de grade supérieur à celui de capitaine, dans ces troupes. Voir la lettre du ministre de la Marine au duc de Choiseul, ministre de la Guerre, en date du 6 mars 1761 (p. 95). Mais, dans la liste des officiers devant être transportés en France, après la capitulation de Montréal, le marquis de Vaudreuil mettait M. Dumas au rang d’un colonel dans l’armée de terre. Voir Rapport sur les Archives canadiennes pour l’année 1886, p. clxxiii.