Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/115

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foyers. Les autres seigneurs de la contrée furent contraints de laisser passer le torrent.

Une bande de 16,000 hommes se dirigea vers Saintes sous les ordres de Puymoreau. À Belluire, près de Saint-Genis, un prêtre, Jean Béraud, accusé par un « bon homme » de lui avoir dérobé une jument de six écus, fut attaché à un arbre et percé de flèches jusqu’à ce que mort s’ensuivit. À Pons, la maison d’un bourgeois, nommé Reugeart, fut saccagée. Fortifiés de la bande de Pons, les Pitaux arrivent sous les murs de Saintes où les viennent rejoindre ceux de Marennes, d’Arvert et de la Tremblade. La ville était trop faible. Elle laissa entrer. Plusieurs habitants, soupçonnés d’être contraires aux faux-sauniers, furent égorgés, entre autres un riche marchand nommé Lachuche. Les prisons furent ouvertes, et les contrebandiers mis en liberté. Un gabelou fut tué. On se contenta de saccager les maisons des autres, faute de mieux. Ils s’étaient au commencement réfugiés au château de Taillebourg ; on essaya bien de les aller chercher derrière les murailles de la forteresse ; il fallut bientôt renoncer au siège.

Saintes fournit son contingent à la bande ; six à sept mille bourgeois, prêtres, marchands, artisans, suivirent les Pitaux. Puymoreau, apprenant qu’une de ses bandes sous le commandement de Châteauroux, venait d’être horriblement taillée en pièces par vingt-cinq lansquenets, à un combat qu’on appela la Journée des bâtons, du grand nombre de bâtons laissés sur le terrain par les vaincus en fuite, et trompé par de fausses lettres qui lui annonçaient l’approche