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que vers 1540, n’était point achevé, au moins quant à l’ornementation, vingt ans plus tard. Tout ce qu’on sait de la grotte, c’est qu’elle ne ressemblait à rien de ce qui existait ; « telle besongne, écrit d’elle Palissy, n’a oncques esté veue » (page 4) ; ensuite qu’elle se trouvait dans une allée du jardin et recevait de l’eau de deux sources placées sur la hauteur de la montagne. Près de là était la fontaine Madame. Mais la destruction avait été si rapide que, construite vers 1563, elle ne laissait déjà plus de traces au dix-septième siècle.

Non content de lui commander des travaux importants, le duc de Montmorency lui fit construire un atelier à Saintes, et sans doute c’est à ses sollicitations que, comme nous l’avons dit, le maire lui céda une des tours pour l’agrandissement de son œuvre. Dès lors il put donner carrière à son imagination et perfectionner son talent. Le secret était trouvé ; le temps des essais était passé. Il n’a plus qu’à produire ses œuvres si recherchées et si admirées. C’est la belle époque de l’artiste. Nous y rapportons les pièces de la seconde période, les seules réellement originales.

On reconnaît facilement les ouvrages de cette série qui n’est que le développement heureux de la première. Ce sont les vraies rustiques figulines. Les émaux sont de couleurs très-foncées. Les reliefs y sont abondants. Animaux, végétaux et minéraux y sont jetés à profusion. C’est un charmant fouillis. Tous ces êtres-là vivent en paix sur le sein de la mère nature. Ils courent, glissent, rampent çà et là jusque sur les bords du vase. Tout le monde a vu quelqu’un de ces