Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/168

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Hamelin et Palissy, y est-il dit, ont besoigné cinq jours durant et esté d’avys qu’il fut faict ainsy que partout l’on a accoustumé faire. Par le devys que a dressé Palissy verrez ce qui raisonnablement est desparty à ceulx de Soubise, et comme iceluy Palissy et Hamelin sont hommes entendus dans ceste affaire, et aultant portez de justices qu’aultres hommes justes, devez estre asseurez que procez ne s’en suyvra. » Plus loin, Jean d’Aubeterre montre ses ardentes convictions : « Je voudrois avoir parlé à vous, pour vous faire tout le discours de ce et de l’advancement de la moisson de l’Église de Dieu en cest quartier et devers les maroys de par delà. »

Pour être associé à un ministre protestant dans une affaire aussi délicate, Palissy ne devait pas être un simple arpenteur ou potier, ou même un grand artiste, mais quelque zélé huguenot. « Ce que n’eut peut-être pas obtenu l’homme de génie, dit M. Fillon, fut accordé au sectaire. » D’après cela, il est clair que, avec la coupe émaillée qui décida la vocation du peintre-verrier, dans les fourgons de voyage d’Antoine de Pons, se trouva le protestantisme qui fit de Palissy un adepte et une victime.

Toutefois les Pons et les Parthenay ne furent pas les seuls à prêcher maître Bernard. Il semblerait même qu’il fut redevable de son abjuration définitive à Philebert Hamelin. Il parle de lui tant de fois et avec tant d’éloges, qu’on est porté à le croire le vrai convertisseur du potier plutôt que les Pons. C’est en 1546, à Saintes, qu’il connut Hamelin. Il ne devait pas y avoir longtemps qu’il était lié avec les seigneurs