Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/172

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et habile théologien, essaya en vain de convertir les autres. Ils s’obstinèrent et furent condamnés à être dégradés. Collardeau se chargea d’exécuter la sentence. Puis ils furent jetés en prison jusqu’à ce qu’on les conduisit à Bordeaux, où le parlement était chargé de connaître des causes d’hérésie. Robin, lui, lime ses fers ; et, une nuit, après avoir exhorté ses codétenus à l’imiter, s’échappe de la geôle de l’évêché où il était sous la garde de quelques chiens. Ses malheureux compagnons qu’il avait si peu généreusement abandonnés, furent condamnés par le parlement de Bordeaux, et « bruslez, l’vn en cestte Ville de Xaintes (page 103) ; l’autre à Libourne, à cause que le Parlement de Bourdeaux s’en estoit là fuy, pour raison de la peste, qui estoit lors en la ville de Bourdeaux. »

D’un autre côté, Nicolas Clinet, né en Saintonge, qu’on poursuivait parce que, sous prétexte d’apprendre la croix-de-par-Dieu aux marmousets, il prêchait à leurs parents la doctrine de Calvin, fut brûlé, mais seulement en effigie.

En 1547, Guillaume Oubert, de Saint-Claud en Angoumois, fut aussi condamné au feu. On le conduisait à Angoulême pour le supplice. Il s’échappa en route.

À la Rochelle, le 10 mai 1552, périssent dans les flammes Pierre Constantin dit Castin et Mathias Couraud dit Gaston Deschamps, convaincus d’hérésie. Un autre habitant, Lucas Monjeau dit Manseau fut seulement battu de verges et banni à perpétuité du royaume. On dit que le président Claude d’Angliers, seigneur de la Saussaye près de la Rochelle, qui pro-