Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/178

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gner le sang de leurs concitoyens. » Ces excès ne furent pas les derniers dont Oléron eut à gémir. Tous les biens des églises furent confisqués et partagés entre les protestants. Aidés des Rochelais en 1584, ils se rendirent maîtres de toute l’île et mirent garnison au Château, sous le commandement du sieur d’Aubigné, qui fit démolir le reste des édifices religieux. Le sieur de Saint-Luc, gouverneur de Brouage, reprit le Château, et, par ordre du roi, en fit démolir les fortifications. Les vexations n’en continuèrent pas moins. Le 28 mars 1595, Laurent Baudier et Louis Morpain, vont au nom des papistes, supplier Saint-Luc de les protéger contre « les insolences, malversations, injures et batteries que leur faisoient les dits religionnaires. » Plus tard, les malheureux catholiques virent encore profaner ce qui restait de leurs églises, ravager leurs marais salants et leurs blés. Partout où ils furent les plus forts, les calvinistes furent oppresseurs.

L’évêque de Saintes faisait tout son possible pour arrêter les ravages de l’hérésie. C’était, en ce temps-là, Tristan de Bizet, né en Champagne, 1499, et de moine à Clairvaux devenu aumônier de Henri II. Il avait assisté au concile de Trente, convoqué en 1545 par le pape Paul III, et y avait pris la résolution de combattre les erreurs nouvelles. En 1550, il avait succédé au cardinal de Vendôme, nommé archevêque de Rouen. Il parcourait son diocèse, exhortant, rassurant par sa présence les âmes fermes, raffermissant les chancelantes et arrêtant la hardiesse des huguenots. Efforts impuissants ! au siège même de