Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/183

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nes, en 1560, Charles Léopard veut, le jour de Pâques, célébrer le culte dans l’église. Jean Arquesson, catholique fervent, s’y oppose, et bat même le sacristain qui s’obstinait à sonner les cloches. Dieu venge les protestants. Une attaque d’apoplexie frappe Arquesson. La nuit suivante, il n’existait plus. Ce que voyant, ses enfants embrassèrent la religion de Charles Léopard. On comprend quel parti durent tirer les prédicants de ces morts plus ou moins soudaines, et comment ils les transformèrent en miraculeux châtiments.

Ces prodiges pourtant ne facilitaient pas la propagande de Pierre de la Place. Il était à Saintes dans une situation fort délicate. Aussi jugea-t-on à propos de le remplacer par Claude de la Boissière.

La Boissière sortait, le 28 mai 1558, tout frais émoulu des cours de théologie que Calvin professait à Genève. C’était un gentilhomme du Dauphiné. Il avait été quelque temps ministre à Aix. On a de lui deux lettres citées par M. A. Crottet[1]. La première adressée de Saintes à Calvin, le 6 mars 1561, apprend au réformateur genevois qu’il y a plus de trente-huit pasteurs en Saintonge, et qu’il en faudrait bien cinquante. Il parle du synode provincial tenu à Saintes le 1er mars de cette année. Il y en avait eu un autre, le 25 décembre 1561, à Tonnay-Charente. La seconde lettre adressée à M. de Collonges, nommé aussi François de Morel, et datée de Saintes, le 12 juin 1561, demande pour Cognac un pasteur instruit, parce que

  1. Histoire des Églises réformées, page 37.