Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/192

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pourtant à s’appeler serpent, mais en se cachant sous le nom grec d’ophicléide, serpent à clefs.

Les premiers chrétiens avaient emprunté ou improvisé leurs chants. La préface de la messe était la mélopée ou récitatif de la tragédie grecque. Le Nœmia du bûcher funèbre, chez les Romains, était devenu le Libera. Prêtres et fidèles, dans les occasions solennelles, entonnaient divers chants chacun comme il pouvait, prout quisque poterat. Les réformés firent comme eux. Clément Marot, par sa traduction des Psaumes en français, leur fournissait les paroles. Les chansons des rues et l’imagination de chacun donnèrent des airs. Ces vers de maître Clément, nous dit Florimond de Rémond[1], « ne furent pour lors mis en musique, comme on voit aujourd’huy, pour estre chantez au presche mais chacun y donnoit tel air que bon lui sembloit, et ordinairement de vau-de-ville. » La cour les avait très-bien accueillis. François Ier accepta la dédicace des trente premiers, traduits avec le secours de Vatable et publiés en 1541. Vingt autres parurent en 1543, imprimés par les soins de Calvin à Genève, où le poëte s’était réfugié par crainte de la Sorbonne. Théodore de Bèze, pendant son séjour à Lausanne, acheva de traduire le reste du psautier, qui fut terminé en 1553. Le tout parut à Genève en 1556, in-12, sous ce titre : Setanteneuf Psaumes mis en rithme françoise. François Ier engagea le poëte à les adresser à Charles-Quint. L’Empereur envoya à Marot deux cents doublons, et le pria de lui traduire de

  1. Ouv. déjà cité, liv VIII, p. 1043.