Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/197

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plus tard disparaître cette clause de la présence des officiers royaux aux assemblées des réformés.

Les parlements refusèrent de publier l’édit de janvier, ou ne s’y décidèrent qu’après une longue résistance. Les catholiques furent irrités de ce que cet acte « approuvait deux religions. » De leur côté, les calvinistes ne furent pas pleinement satisfaits : ils avaient espéré davantage. L’édit fut donc lettre morte. Dans cette situation, le moindre incident pouvait mettre les armes aux mains des protestants. Le malheureux événement qu’on a nommé le massacre de Vassy, 1er mars 1562, fut le signal de la guerre civile.

François III, comte de la Rochefoucauld, fils de François II et d’Anne de Polignac, qui commandait pour le prince de Condé, Louis de Bourbon, chef des huguenots en Guienne, Saintonge et Poitou, lève des troupes et met garnison à Saint-Jean-d’Angely. Mais avant d’aller rejoindre son général à Orléans, il convoque, le 25 mars, à Saint-Jean-d’Angely, un synode où le plus fougueux des ministres d’Arvert, Charles Léopard, alors et en 1572 pasteur à la Rochelle, et les autres pasteurs de la Saintonge et de l’Aunis décident, en faveur des gentilshommes encore retenus par leur serment de fidélité au roi, que l’Écriture permet aux vassaux de lever la lance contre leur seigneur pour cause de religion. Le 3 avril, barons et chevaliers, délivrés de tout scrupule par cette déclaration, s’assemblent en armes à Brioux, entre Saint-Jean-d’Angely et Melle, et, sous le commandement de Jean d’Aubeterre, seigneur de Saint-Martin-de-la-Couldre, se