Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/308

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Mais si c’était une excellente démonstration à l’appui de la thèse de Palissy sur l’influence des sels dans la croissance des plantes, cette incinération, qui ne pouvait avoir lieu que de seize ans en seize ans, était une pratique déplorable. La plupart des sels végétaux s’y volatilisaient. Elle finissait par appauvrir la terre et la rendait complètement stérile à la longue. Les brûlis, l’écobuage, fort usités dans la Vendée au commencement de ce siècle encore, ont été complétement abandonnés à cause des nombreux inconvénients qui en résultaient. On leur préfère le labourage qui enfonce dans le sol ; comme engrais, les herbes, gazons, détritus, qui se trouvent à la surface. Ainsi, aucun des sels végétaux n’est perdu.

Le Nord surtout fut le théâtre où Bernard promena avec succès ses regards investigateurs. Il y trouva eaux minérales, rochers, fossiles en grande quantité, marne, tout ce qui était l’objet de ses études.

Un jour, il part de Mézières, suit la Meuse, arrive à Dinant, de là à Liège. Dans ce pays de Liège (p. 295), la Meuse coule entre deux montagnes d’une merveilleuse hauteur, arides pourtant et formées de cailloux blancs et gris, si durs que les pierres ne s’en peuvent couper ; mais dans leurs flancs sont creusées de nombreuses mines d’ardoises.

Bernard va à Spa, et en rapporte une plaisanterie sur les eaux ferrugineuses qu’y courent inutilement boire les femmes stériles. Il va à Aix-la-Chapelle et ne croit pas à la vertu des thermes qu’on y trouve. Il pense pourtant, et avec raison, que des eaux qui ont traversé des mines de fer peuvent y avoir acquis cer-