Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/324

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de Rambures fascé d’or et de gueules, et qui sont celles des Gouffier d’or à trois jumelles de sable ; de plus, un collier de l’ordre de Saint-Michel et une couronne comtale qui appartient bien à Claude Gouffier, comte de Maulevrier en août 1542, marquis de Boissy en 1564, duc de Roannez en 1566, et chevalier de Saint-Michel dès 1553, tandis que les Rambures n’ont jamais eu les distinctions révélées par l’émail.

Pour moi, je mettrais encore au compte des successeurs les pièces à sujets religieux, la Vierge portant l’Enfant Jésus, composition entourée d’un rosaire d’émail jaune, que termine une croix bleue ; le Baptême dans le Jourdain, recueil Delange, n° 81, où l’on voit des anges et le saint Esprit ; la Décollation de saint Jean-Baptiste, n° 82. Palissy, que ses coreligionnaires huguenots accusaient de papisme, parce qu’il peignait sur des vitraux d’église des scènes de saints, et qui, par scrupule de conscience, avait renoncé à ce métier, a-t-il pu représenter la Vierge avec un chapelet, saint Jean avec des chérubins et le divin Paraclet ! On pourrait à la rigueur admettre qu’il a fait, quoique protestant, la Création d’Ève, que M. Delange lui refuse, n° 80 ; le Sacrifice d’Abraham, Suzanne surprise au bain, n° 77 ; le Jugement de Salomon, Esther aux pieds d’Assuérus, sujets bibliques ; ou bien la Femme adultère, n° 87 ; les Noces de Cana, le Lavement des pieds, et la Madeleine en prières, n° 14, qui sont plutôt des faits que des croyances, et où l’artiste ne craignait pas l’accusation d’exciter à un culte et à des hommages idolâ-