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su que les donner au maître lui-méme, à Bernard Palissy.

Le dauphin, depuis Louis XIII, va souvent à Fontainebleau et à la poterie qui est proche ; il y achète des figurines pour jouets ; des bœufs, des chevaux, des anges, des écureuils, des moutons, des joueurs de musette et de vielle, une nourrice, un dauphin. Nous avons des documents précis. Hérouard, premier médecin du jeune prince, écrivait jour par jour ce qui intéressait son royal client. Son Journal, resté manuscrit, vient d’être publié par MM. Firmin Didot. Il nous donne des détails intéressants.

Voici d’abord l’enfant qui sert de moule pour une statue de lui en terre :

« Mardi 21 octobre, à Fontainebleau, le dauphin amené au roi et à la reine qui allaient à la chasse, (est) ramené en la salle pour estre retiré tout de son long en terre de poterie, vestu en enfant, les mains jointes, l’espée au côté, par Guillaume Dupré, natif de Sissonne, près de Laon. À trois heures et demie gousté ; (il) donne la patience au statuaire tout ce qui se peut. »

Hérouard n’oublie rien, ni le goûter, ni la patience de l’enfant à se laisser mouler. Il y a surtout un mot important : c’est le nom du statuaire, Guillaume Dupré. Aussi M. Delange juge vite que le fameux monogramme GD, qu’on lit sur plusieurs épreuves de la Nourrice, sur deux Chiens en ronde bosse, sur la Samaritaine et sur le Colimaçon du musée céramique de Sèvres, offre non pas, comme le veut M. Tainturier, un B et un P, Bernard Palissy ; mais un G et un D,