Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/338

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dont il vendrait et débiterait les produits sans être assujetti aux droits de douane. On y installa une faïencerie ; mais après peu de temps, en raison des plaintes portées par le commerce de la ville contre la concurrence inégale qui lui était faite, et en présence du peu de bénéfices qu’elle rapportait, l’administration en éteignit les fours. L’échec ne découragea pas les Rochelais ; car l’Aunis et le Poitou sont remplis de faïences qui sortent de leurs usines.

Le Poitou eut aussi, comme la Saintonge et l’Aunis, ses poteries émaillées. Les faïenciers d’Oiron et Palissy y implantèrent cette industrie qui, malheureusement, ne fit que dégénérer après eux. Il a déjà été question de la fabrique inconnue qui fournissait des pièces pour la fontaine et les grottes rustiques du Veillon. D’autres fabriques ont existé ; on a de leurs produits ; mais on ignore les lieux où elles étaient placées. Fontenay-le-Comte eut la sienne. Maître Bernard en donna l’idée, quand il y alla, l’an 1555. Trois ans après, elle s’établissait, comme le démontre l’acte d’association du 28 septembre 1558, dont nous avons plus haut cité une partie. Sébastien Collin était le bailleur de fonds ; l’entreprise ne prospéra guère. La liquidation eut lieu le 15 avril 1566. Le peintre Didier, de Maignac, eut les « tours, formes, patrons et vaisseaux de terre azurins et marmorés, » ce qui prouve que les pièces devaient avoir quelque ressemblance avec celles de Palissy. Les fours, cependant, ne s’éteignirent pas. En 1581, Abraham Valloyre est encore qualifié de potier de terre ; et en