Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/351

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quêtes, et du dominicain Guillaume Parvi ou le Petit, son confesseur, fondé le Collège de France malgré les criailleries de la vieille Sorbonne. Les premières chaires d’hébreu, — l’hébreu « langue des hérésies ! » s’écriait Noël Bédier, syndic du docte corps, « et qui mène à judaisser, » répétaient les autres, — furent confiées à Paul le Canosse, juif italien, et à l’Espagnol Agathio Guidacerio, puis à François Valable, de Gamaches, en Picardie, qui a fait oublier ses collègues ; celles de grec à Pierre Danès de Paris, qui devint évêque de Lavaur en 1557, et à Jacques Toussaint, de Troyes ; celles de mathématiques à un Espagnol, Martin Poblacion, au Dauphinois Oronce Finé, de Briançon, qui trouva là un dédommagement à six ans passés en prison à cause du concordat, puis à Guillaume Postel, de Barenton, en Normandie, qui eut aussi en 1538 la chaire d’arabe et de chaldéen. En 1534 fut créée celle d’éloquence latine, confiée à Barthélemi. Le Maçon, d’Arlon, puis à Léger Du Chesne, de Rouen ; en 1542, celle de médecine, dont les premiers titulaires furent Vidus Vidius, de Florence, et Jacques Sylvius, d’Amiens ; vers 1543, celle de philosophie grecque et latine, pour François Vicomercato, de Milan.

Les premiers temps furent orageux. Les professeurs royaux, qui recevaient deux cents écus de gages, donnaient gratuitement leurs leçons. L’Université craignit que les écoliers ne désertassent ses cours payés. Elle cita les professeurs du Collège de France devant le parlement pour s’entendre faire dépense « d’ex-