Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/358

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étaient jour et nuit feuilletées. Les monastères donnèrent asile aux lettres proscrites ou dédaignées. Chaque couvent, chaque cathédrale a près d’elle sa maîtrise. Les universités se fondent. Même en dehors de l’Église, il y a un enseignement. Abailard réunit des milliers d’auditeurs sur la montagne Sainte-Geneviève. La tradition ne se perdait pas.

Au seizième siècle, la littérature antique devient un objet d’engouement. Des vieillards en cheveux blancs se vont asseoir sur les bancs du Collège de France, qu’ils étrennent, pour y apprendre la langue de Démosthènes. Chacun veut parler et instruire. C’est une généreuse émulation. Rabelais fait des cours à Montpellier ; il professe l’anatomie à Lyon. Jean Gonthier, d’Andernach, 1487-1574, donne des leçons publiques de dissection. À Montpellier, l’évêque Pélissier parle sur la botanique, et Guillaume Rondelet sur les poissons. Plus tard, François de la Boe, ou du Bois, Sylvius, né en 16i4, à Hanau, fera à Leyde des cours publics d’anatomie, et y démontrera la circulation du sang. Théophraste Renaudot, de Loudun, le fondateur de la Gazette de France (30 mai 1631), organisera des conférences qui seront publiées. Puis viendront les cours de l’abbé Bourdelot, d’Antoine de la Roque, de Claude Pérault, de Lémery, de Jean de la Soudière de Richesource, de Jean-François Blondel, de La Harpe et de bien d’autres. Mais il importe de ne pas oublier que c’est Palissy qui a véritablement créé en France les conférences publiques. Après lui, elles prendront un plus grand accroissement et elles auront à un moment donné une organisation quasi