Page:Audiat - Bernard Palissy : étude sur sa vie et ses travaux.djvu/369

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Sa théorie sur les eaux, qui tendent toujours à remonter au niveau de leur source, a été depuis adoptée. « J’appelle, dit Perrault en 1674 dans son Traité de l’origine des fontaines, j’appelle cette opinion vulgaire, parce qu’il n’y a presque personne qui ne la suive... En les auteurs je n’en trouve que quatre qui aient suivi cette opinion commune, savoir : Vitruve, Gassendi, le P. François et Palissy. »

Là est certainement le point de départ d’une science toute nouvelle, l’hydroscopie. Elle est encore la base des forages artésiens.

Les puits artésiens étaient connus avant lui en Chine, je le sais. L’Artois, qui leur donna son nom, en possédait plusieurs. C’est la croyance ordinaire, mais non générale. D’après ceux qui l’admettent, le premier y fut creusé sous Louis le Gros, en 1126, dans le couvent des chartreux de Lillers. Mais c’est par les leçons de maître Bernard que les savants comprirent comment on les pourrait multiplier. Il avait même pris soin de décrire dans son traité de la Marne, page 341, un instrument qui est presque notre sonde actuelle, ou plutôt qui en est l’élément. « En plusieurs lieux les pierres sont fort tendres et singulièrement quand elles sont encore dans la terre ; pourquoi il me semble qu’une torcière la percerait aisément, et après la torcière, on pourrait mettre l’autre tarière, et par tel moyen on pourroit trouver des terres de marne, voire des eaux pour faire puits, lesquelles bien souvent pourraient monter plus haut que la pointe de la tarière les aura trouvées, et cela se pourra faire moyennant qu’elles viennent